Études
Jean Louis SKA, SJ Biblicum (Rome)/Italie. ……………………………………………….. 10
André KABASELE MUKENGE ,Université Notre Dame du Kasaї (Kananga)/RDC. . ………………………………………………………………………………………………………37
Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest-Unité universitaire d’Abidjan (UCAO-UUA)/Côte d’Ivoire, …………………………………………………………………………… 67
Wilfrid OKAMBAWA
Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus
(ITCJ)/Abidjan (Côte d’Ivoire). . ………………………………………………………………………………………………………71
Franz GMAINER-PRANZL,
Université de Salzbourg (Autriche). ……………………………………………………….. 73
Roberto REPOLE, Eglise synodale et démocratie. Quelles institutions ecclésiales pour aujourd’hui ? (La part-Dieu), Lessius, Namur, 2016, 134 pages.. . 101
John W. O’Malley, Les jésuites et les papes, Histoire d’une relation en quelques traits (XVIe-XXIe siècles), Namur, Paris, Lessius Editions jésuites, 2017, 204 pages.. . 105
Jacquineau AZETSOP, ed., HIV & AIDS in Africa. Christian reflection, Public Health, Social Transformation, Maryknoll, NY, Orbis Books, 2016, 424 pages.. . 107
Bernard BOURDIN, Le christianisme et la question théologico-politique, Paris, Cerf, 2015, 558 pages.. . 108
Alain MABANCKOU, Lettres noires : des ténèbres à la lumière, Paris, Collège de France/Bayard, 2016, 75 pages ; sous la dir. de Alain MABANCKOU, Penser et écrire l’Afrique aujourd’hui, Paris, Seuil, 2017, 216 pages.. . 109
Claude NSAL’ONANONO OMELENGE, La théologie politique négro-africaine. La constitution des sujets éthiques comme mission prophétique des Eglises négro-africaines à l’heure des rendez-vous politiques, préface de Kä Mana, Kinshasa, Médiaspaul, 2016, 280 pages.. . 110
Michel ONFRAY, Décadence. Vie et mort du judéo-christianisme, Paris, Flammarion, 2017, 652 pages.. . 110
Agbonkhianmeghe E. OROBATOR, ed., The Church We Want. African Catholics Look to Vatican III, Maryknool, NY, Orbis Books, 2016, 273 pages.. . 111
Felwine SARR, Afrotopia, Paris, Philippe Rey, 2016, 157 pages.. . 112
Bernard SESBOÜE, L’acte théologique d’Irénée de Lyon à Karl Rahner. Les grandes créations en théologie chrétienne, Namur, Lessius, 2017, 352 pages. . 113
Paul VALADIER, Sagesse biblique, sagesse politique, Paris, Salvator, 2015, 187 pages ; Lueurs dans l’histoire. Revisiter l’idée de Providence, Paris, Salvator, 2017, 197 pages. . 113.
Ecouter plus souvent… Comment reconnaitre dans la polyphonie de notre époque «fragmentée» la symphonie de l’unité profonde de notre humanité ? Telle est un des défis de l’interculturalité, cette manière de penser et d’agir qui, reconnaissant l’importance épocale du concept et de la réalité de la culture, se refuse à sombrer dans l’écartèlement d’une certaine postmodernité relativiste voire individualiste pour nouer des liens entre frères et soeurs en humanité. Il nous semble qu’il faille écouter plus souvent pour reconnaitre l’unité profonde des hommes et des femmes de notre temps : Ecouter pour mieux distinguer dans la pluralité mouvantes des raisons, des logiques et des paroles les possibilités d’un être-ensemble-avec-les-autres ! Ecouter, c’est avant tout mettre en veille nos assurances pour se mettre à l’école d’autrui. Ces assurances profondément nôtres, que même la peur de leur perte ne peut nous ébranler, doivent créer de l’espace pour apprendre de l’autre, cet autre qui est toujours et déjà nouveauté pour nous car irréductible à notre monde propre. Ecouter a un moment kénotique : il faut accepter de mourir à soi afin de s’ouvrir à l’autre. A ce moment kénotique succède un autre, exaltant celui-là : Mon attitude d’écoute est déjà un pont jeté entre mon prochain et moi, le début de ma contribution à la construction d’un être-ensemble-avec-les autres. Ne le faut-il pas dans notre monde actuel où l’on communique plus sans nécessairement mieux se comprendre ? Ecouter, c’est aussi être porté par le désir de communion, ce désir qui nous rappelle que, loin d’être seuls au monde, nous faisons partie d’un corps, lieu d’accomplissement de notre humanité, la communauté des hommes et des femmes de notre temps. A vrai dire, ce désir de communion est espérance : nous sommes dans l’attente active de son effectivité plénière, car combien de fois n’avons nous pas crié notre désolation de n’éprouver que la blessure de la rupture et de la séparation d’avec les autres, sans espoir de réconciliation ? Les guerres de notre continent, la xénophobie, la difficulté à accueillir les réfugiés comme des frères et des soeurs égaux en humanité, la construction – au sens figuré comme au sens propre – de murs entre nations nous le rappellent assez amèrement. Ecouter, c’est également prendre les moyens de la rencontre vraie avec l’autre dans le dialogue, à travers la raison qui évite la violence et construit la paix, à travers la parole qui réunit des mondes langagiers, culturels; qui confédère des logiques et des interêts si divers et variés. Ne faut-il pas toujours et encore promouvoir le dialogue pour résister à la tentation – si naturelle en nous – du repli sur soi ? Qui écoute plus souvent que ne veuille être écouté découvre bien plus encore lorsqu’il (elle) écoute. Il nous aura suffit d’avoir dit que l’attitude et l’acte de l’écoute affine l’ouїe, lui permet de reconnaitre dans la polyphonie de notre époque «fragmentée» la symphonie de notre unité profonde car il noue les liens et prépare au dialogue. Les articles de ce numéro de Kanien nous invitent à oser accueillir la polyphonie, la pluralité et la polylogie pour y découvrir non pas des freins, mais des moteurs de notre compréhension de la parole de Dieu et de notre être-ensemble-en-Eglise. Une série d’articles proviennent des Conférences bibliques Cardinal Laurent Mosengwo Pasinya (CBCLMP) …
RESUME DES DIFFERENTS ARTICLES DU NUMERO
LE PENTATEUQUE – UNE CANTATE A PLUSIEURS VOIX
A partir de trois exemples, Dt 32,8-9; Gen 18,3; Gen 22,2, cet article cherche à montrer qu’il existe une pluralité dans la tradition manuscrite désormais à notre disposition. Le texte massorétique ne jouit pas d’une monopole du point de vue critique car le Pentateuque Samaritain, les textes de Qumrân, les traductions comme la Septante, la Vetus Latina, la Vulgate et la Peshitta ne sont des textes sectaires ou des traductions inférieures d’un texte standard. Ce sont souvent d’authentiques témoins d’un texte qui a été transmis sous plusieurs formes et qui a pu, au cours de son histoire, être modifié, corrigé, augmenté ou interprété. L’interprétation du texte commence en effet dans le texte lui-même.
KABASELE MUKENGE. Les scènes bibliques de lecture publique et le destin des auditeurs. Réaction.
Kabasale commence son analyse des scènes bibliques de lecture publique en posant les principes éthiques de toute lecture. Si le lecteur est un implicite du texte alors cela implique l’impératif éthique de tout acte de lecture, autrement dit la responsabilité morale du lecteur vis-à-vis du texte, de son auteur et de sa communauté. Comme l’acte de lecture se fait dans une dialectique du texte et du lecteur, il s’y opère un processus de refiguration et de transfiguration.
« Théologie interculturelle » : Forme discursive de la catholicité
La théologie interculturelle, discipline qui s’établit de plus en plus solidement dans l’espace linguistique germanophone, dit de manière particulière ce que signifie la « catholicité ». D’après les textes centraux du Second Concile du Vatican, l’Eglise est dite « catholique » quand elle vit l’unité dans la diversité, se montre solidaire avec les pauvres, est capable de traduire son langage en plusieurs langues, est totalement présente dans une société concrète et réalise la « nouvelle vie » du baptême. Le « profil catholique » de la théologie interculturelle réside dans sa capacité à répondre au défi que représente la présence de l’étranger (responsivité), à entrer en communication avec le plus grand nombre possible (polylogue) et à affronter les défis de l’espace public social (orientation politique). De cette manière la « théologie interculturelle » réalise l’intention de 1 P 3,15, à savoir répondre du « logos de l’espérance chrétienne » dans un horizon global.