Paulin POUCOUTA, Christologie paulinienne en Ph 2, 1-11. Réception africaine…….11
Donatien M. CICURA, Postmodernity, cultural crisisand relativism………………….. . 57
Martin BIRBA, Ésotérisme: le salut par la connaissance. ………………………………… 81
Recensions
Ludovic LADO, SJ (Dir.), Le catholicisme en Afrique centrale et occidentale au XXIème siècle. Regards croisés, défis et perspectives, Abidjan/Paris, Les éditions du CERAP, Karthala, 2016, 313 pages. . 103
Gaston OGUI COSSI, Le Christ comme l’Universel concret chez B. Forte et Ch. Duquoc, Beau-Bassin, Editions universitaires européennes, 2017, 301 pages. . 105
Emmanuel Mawuli DEGBE, De la naissance à la renaissance de la Mission catholique au Togo (1886-1921),
Paris, L’Harmattan, 2018, 420 pages. . 109
L’unité dans la diversité a de toujours été la vocation de l’Église, voire du christianisme dans son ensemble. En tant que vocation, elle est au fondement de l’Église et de l’identité chrétienne, mais attend son accomplissement à chaque époque et en chaque contexte culturel. La théologie interculturelle la présuppose et la construit tout à la fois, elle qui veut contribuer à cet accomplissement en notre époque globalisée, marquée par des consciences culturelles jalouses de leur singularité. L’équation à résoudre – véritable quadrature du cercle – pour contribuer à une sorte d’aggiornamento de l’unité dans la diversité au sein de l’Église et dans le christianisme dans son ensemble sous le régime de la mondialisation peut s’énoncer comme suit : Comment réussir la convergence de forces culturelles centrifuges autour de la même espérance chrétienne dans un contexte global tiraillé entre de multiples intérêts avoués ou inavoués ? L’enjeu consiste à tenir ensemble l’ouverture au culturellement autre et la fidélité à ses propres sources culturelles. Une réelle ouverture à l’autre, qui est culturellement différent de moi, est ce qui garantit la diversité. Le réduire symboliquement ou réellement à soi, par exemple en le dominant, est un terrible appauvrissement car alors il n’est plus un autre avec lequel j’interagis d’égal à égal, mais simplement un autre moi-même qui ne peut m’apporter que ce que j’ai déjà. Le laisser être lui-même, c’est accepter d’entrer dans une communauté de dialogue qui nous enrichit, même si un tel enrichissement mutuel n’est pas sans conflits de certitudes, d’interprétations, voire de vision du monde. La fidélité à ses propres sources culturelles est ce qui garantit la singularité propre. Les vouer aux gémonies en les considérant comme appartenant à un autre temps, dépassé et rétrograde, c’est jeter le bébé avec l’eau du bain : on renierait ainsi une continuité historique – appelée aussi tradition – qui nous a précédé, qui a contribué à notre être présent et qui doit être transmise à ceux qui nous succèdent,comme on transmet la vie reçue. Tout est dans la manière de se référer à ces sources ! Elles peuvent suggérer une manière propre d’habiter son monde si on leur reste fidèle de manière créative, c’est-à-dire sans repristination servile mais avec une inventivité à la fois critique de la lettre et fidèle à l’esprit qu’elles véhiculent. Qu’on se le redise : tenir ensemble l’ouverture au culturellement autre et la fidélité créatrice à ses propres sources culturelles est un enjeu, dans le sens d’un défi à relever ; il est loin d’être une réalité. Qu’il en coûte de relever ce défi de l’unité dans la diversité ! L’Église en fait l’expérience à chaque concile ou Synode quand elle s’évertue à préserver l’unité de la foi. Les blocages dans le dialogue oecuménique rappellent que l’unité des chrétiens dans la diversité reste un projet qui peine à se réaliser, une vocation qui souffre de beaucoup de résistances…
ABSTRACTS
CHRISTOLOGIE PAULINIENNE EN PH 2, 1-11 RECEPTION AFRICAINE
The current study examines the Christ hymn of Philippians (Ph 2, 1-11) and provides an African reception. Writing this hymn from his hard prison in Ephesus, the apostel Paul intends to exhort the community of Phillipi to unity. This community he loves very much – it is the first he evangelised in Europe – is suffering internal as well as external dissensions and divisions, though it isn’t very turbulent. Many critiques see in this hymn essential elements of Paul’s christology. The author examines this already abondantly studied hymn in two times. Firstly, it introduces to the text. Secondly, it highlights the kenosis Christology, the Christology of exaltation and the Christification of Christian action, as they are developed in the hymn. The author ends with an African reception which shows how Paul shows how an African Christology could proceed.
POSTMODERNITY, CULTURAL CRISIS AND RELATIVISM
The current article addresses Postmodernity as a Western phenomenon that represents the end of Western thought as the absolute norm for what is true and right, in its metaphysical and essentialist version, yet replaces it with consumerism. A Western standard (essentialist rationalism) is replaced with another Western standard (materialistic consumerism); the dominance of the civilising mission in the name of rational and religious superiority is replaced with another dominance hidden behind the veil of pluralism and relativism, namely the dominance of capitalism and consumerism. Henceforth value is conferred by the ability to participate in the market and to consume the goods produced by transnational corporations. The Nation-State as ultimate instance ascribing value disappears and capital, with consumerism as its complement, prevails. Even religious traditions survive only as products of choice for the believer who is transformed into a consumer of “faith”. To believe is no longer to accept some timeless “truth” or an eternal worldview, but to choose among the many “faith” systems on the menu the one that fits one’s subjective feeling of the moment
ÉSOTÉRISME : LE SALUT PAR LA CONNAISSANCE
The current paper which was originally an opening conference at the Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus (ITCJ) competently sheds light the concept of esoterism and shows its limits. The autor unfolds the caracteristics of esoterism identified as gnostic, hermetic and occult. Esoterical knowledge is pictured as a secret knowledge, hidden from outsiders, and a mystical dimension of reality. Its access modus is initiation and its preservation modus is secret. The autor argues that this mystical knowledge has no scientific character, since it depend on a subjective factor, namely, the level of initiation of the adept.